Aujourd’hui le président du Polit-Buro nous gratifie d’un beau plaidoyer contre le changement et pour la continuité dans la continuité. De la belle langue de bois qu’aurait apprécié un lecteur de la Pravda : Farce et soliloque à l'Elysée.
Les maniaques du comptage de mots relèveront dans ce laïus 4 fois le mot « solidarité » (dont une fois dans le titre « Force et solidarité », que j'ai un peu écorné), 6 fois « social », et seulement 2 fois « liberté », ce qui est décevant, Brejnev à son époque ou Castro aujourd'hui faisant quand même nettement mieux.
Ce que propose Chirac (ou son scribe), c’est la trilogie des magiciens noirs : interventionnisme, étatisme, constructivisme, pour garantir l’illusion de « la puissance publique garante de l'intérêt général », et donner à l'Europe la « maîtrise de son destin ». Il est clair que ce dont la France rêve, c’est d’une Europe aussi soviétisée qu’elle, la précédant dans l'exploration des sortilèges infernaux du Léviathan.
Et bien sûr on demande davantage d’impôts car il faut « donner à l’Europe les ressources dont elle a besoin », pour « l’aide au développement » (finançons nos collègues dictateurs plutôt que de supprimer nos subventions protectionnistes), pour « doubler la capacité de recherche communautaire » (Plan Calcul pas mort, l'Etat peut tout et sait tout), lutter contre les méchants délocalisateurs grâce à un « fonds antichoc » (est-il waterproof aussi ?) et surtout (mais ce ne sera pas écrit) pour continuer à faire vivre la superstructure bureaucratique qui fait saliver les énarchouilles français.
Le même jour, le Monde fait sa une sur l'Assurance-maladie : les patients de nouveau mis à contribution avec un dessin qui montre le coq gaulois en piteux état sur une civière. Seuls les étatistes indécrottables (mais ils ne me lisent pas) ne verront pas de lien de cause à effet entre l'approche de la faillite que les Diafoirus mandatés veulent combattre en saignant le patient, et le discours ronronnant d'un vieux président qui s'évertue à prolonger l'agonie d'un modèle anti-social, en tentant de l'étendre partout, comme une maladie honteuse qu'on ne saurait combattre qu'en la disséminant aux quatre coins de l'Europe.
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La chute sera-t-elle provoquée par les praticiens libéraux, si bien nommés, qui décideraient de quitter l'étable para-étatique et de prendre en main leur destin ? On peut l'espérer à la lecture de ce communiqué de l'APOL (Association pour la Promotion de l'Odontologie Libérale) dans lequel le professeur Jean-François Prévost met les choses au clair. Si les dentistes s'y mettent, les esclavagistes risquent de... grincer des dents !
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2 commentaires:
Bonjour,
Je voulais vous soumettre un problème intéressant, celui des chirurgiens-dentistes justement.
M. Esquirol se bat depuis des années pour voir reconnaître la fin du monopole de la caisse de retraite par répartition de la profession.
En tant que fervent supporter des thèses néo-libérales, je ne peux qu'applaudir face au dégel du dernier bloc soviétique de la planète.
Mais un proche, chirurgien-dentiste de son état et à moins de dix ans de la retraite, me faisait remarquer qu'il a cotisé trente ans au régime par répartition. Si le monopole cesse, les jeunes se tourneront (vraisemblablement) vers la retraite par capitalisation, créant par là un déficit de la caisse de retraite par répartition qui fonctionne à flux tendu (ou presque, les réserves étant d'un montant ridicule).
Dès lors, ce proche s'inquiète fortement de son avenir, malgré quelques placements judicieux.
Il me faisait remarquer, non sans amertume, qu'il a cotisé des fortunes au système par répartition, qu'il a copieusement rempli ses obligations fiscales, mais que la fin du monopole signifie la disparation de son faible espoir de toucher une retraite décente.
La fin du monopole de ses caisses par répartition ne signifie-t-elle pas le sacrifice d'une génération complète?
Même si la France y gagne, je n'ai pas envie de voir mes aînés (j'ai la chance de ne pas encore avoir à cotiser, en espérant que le choix me sera possible) vivre d'expédients après une vie de labeur intense.
Avez-vous une opinion sur ce sujet? Je n'en vois pas l'issue, peut-être auriez-vous un éclairage nouveau (et optimiste) à apporter!
Merci et encore bravo pour ce blog et votre action!
Bien à vous,
Vous avez raison. Je pense que la seule solution est de passer progressivement de la répartition, d'inspiration socialiste et condamnée par la démographie, à la capitalisation (ou plutôt, au libre choix d'épargner comme on l'entend son argent en vue de ses vieux jours). En France, pays où le règne le passe-droit, seuls les fonctionnaires bénéficient de la capitalisation (avec la Préfon). Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais...
Mais comme je ne suis pas politicienne, et que cette phase de transition risque d'être difficile à gérer...
Ce qu'en dit C. Reichman, une solution sans doute valable, mais pas indolore non plus :
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La seule question qui doit être posée est la suivante : peut-on sauver notre système de retraite en maintenant la répartition ? Notre réponse est que c’est impossible. Il faut arrêter la répartition, assurer par l’impôt le paiement des pensions existantes jusqu’à extinction des bénéficiaires et laisser tous les moins de cinquante ans capitaliser en vue de leur retraite.
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